La famille du Pontavice de Heussey

A Saint-Germain-en-Coglès, elle a connu les épreuves de la Révolution française, les baptêmes de cloches, le conseil municipal… Tout à côté, au Châtellier, les contentieux lui sont familiers. A Fougères, c’est en littérature qu’elle rayonne. Mais son “territoire” est bien plus vaste encore. A Tréguier (Côtes d’Armor), la politique enflamme la ville ; à Locmaria-Berrien (Finistère), une épouse dirige le domaine familial. Au Pin-au-Haras (Orne), un directeur de haras marque son époque ; en terre étrangère, un militaire représente vaillamment la France…

L’intention de Manoir de La Carrée est de dévoiler les membres de la famille du Pontavice de Heussey dans ce qu’ils ont d’étonnant, d’attachant voire de singulier. Les archives (famille, recensement, foncier, élections…), les livres qu’ils ont publiés, les distinctions qu’ils ont connues ont permis de découvrir un parcours savoureux. Voici quelques représentants :

Julien-Hyacinthe du Pontavice des Landes

(1712-1793), au commencement

Le 25 août 1740, en l’église Saint-Léonard de Fougères, Julien-Hyacinthe épouse en premières noces demoiselle Antoinette de Quenouads. Le couple devient alors paroissien de Saint-Germain-en-Coglès avec pour domicile le manoir de La Carrée, lieu de naissance de leurs sept enfants.

Hyacinthe-Laurent du Pontavice de Heussey

(1748-1788), sous l’Ancien Régime

Le mardi 8 avril 1788, Hyacinthe-Laurent et Marie-Jeanne accueillent au sein de leur foyer un fils ondoyé le jour même. Cet enfant, Marie-Hyacinthe-Olivier, sera le pilier incontestable de Manoir de La Carrée. Il aura une descendance jusqu’à aujourd’hui.

Marie-Hyacinthe-Olivier du Pontavice de Heussey

(1788-1873), 58 pages lui sont consacrées !

L’acte le plus généreux du châtelain de La Carrée est certainement le contenu de son testament rédigé en 1866 à l’âge de 77 ans. Aux côtés de ses petits-fils figurent Joséphine Bouvier, domestique, Léocadie Saucet, filleule de la famille, François-Aristide Martin, ami fidèle et Monsieur de Saint-Gilles, voisin du Châtellier. Quant à Eugène Lefeuvre, homme de confiance, il est un légataire comblé…

Léocadie Guillard de Kersauzic

(1791-1858), soutien sans faille d’un frère républicain

En 1848, Léocadie, en femme d’affaires avisée, consulte régulièrement ses notaires pour vendre, ouvrir des comptes ou emprunter. Bref, elle manipule – elle seule – des sommes colossales. On serait tenté de dire qu’elle le fait à l’insu de son époux mais…

Hyacinthe du Pontavice de Heussey

(1814-1876), poète au talent méconnu

L’autre visage du poète est le penseur qui souhaite se mettre au service de ses concitoyens. Hyacinthe a en effet été influencé par un proche, son oncle maternel Théophile Guillard de Kersauzic qui, de 1822 à 1849, a été mêlé à tous les soulèvements populaires. Il a transmis à son neveu des idées sur le sort de l’homme dans la société : droit, liberté, justice, fraternité.

Jules du Pontavice de Heussey

(1848-1928), militaire à la longue carrière

En 1903-1904, le général André, ministre de la Guerre, exerce-t-il encore des pressions sur Jules pour obtenir le cœur de La Tour d’Auvergne ? Il est permis de le concevoir car Jules est écarté, probablement par son ministre, lors de la visite à Paris d’Edouard VII en mai 1903. Malgré son expérience à Londres, il n’obtient pas de responsabilités officielles pour la venue du monarque, ami de la France.

Robert du Pontavice de Heussey

(1850-1893), écrivain attachant

Alors qu’il n’était qu’un enfant, Robert vit un jour un proche de la famille entrer avec fracas dans la maison fougeraise. Après s’être copieusement et joyeusement restauré, Villiers de L’Isle-Adam quitta Fougères pour Saint-Germain-en-Coglès afin d’y retrouver son mentor et ami Hyacinthe du Pontavice de Heussey. Assis au fond du cabriolet, Robert était heureux de pouvoir retrouver ses frères qui jouaient dans les bois de leur grand-père. Cette pittoresque première rencontre entre Robert et Villiers de L’Isle-Adam a permis au petit village de Saint-Germain-en-Coglès de recevoir la visite d’un nouvel homme de lettres après les illustres Chateaubriand et Balzac.

Olivier du Pontavice de Heussey

(1853-1933), un passionné

Après une longue carrière à la tête du Haras du Pin, Olivier se lance dans l’élevage de pur-sang à Lessard-et-le-Chêne. La Première Guerre mondiale laissera des traces, des deuils… Toute sa vie, l’homme n’aura de cesse de mettre en avant l’élevage du cheval.