Saint-Germain vu en littérature
Quelques auteurs de renom et d’autres moins connus ont fréquenté Saint-Germain-en-Coglès. Découvrons dans quel contexte ils ont laissé des écrits.
Marie-Anne de Chateaubriand, veuve Gefflot (1760-1860)
Devenue comtesse de Marigny par mariage en 1780, la sœur aînée du futur écrivain possédait un hôtel particulier à Fougères et le château de Marigny en Saint-Germain-en-Coglès. Elle y affronta l’orage révolutionnaire en prenant des risques. Sa demeure a servi à des rencontres secrètes et sa chapelle a accueilli une retraite de communion célébrée par un prêtre réfractaire. Retirée à Paris au début de l’Empire, elle vivra les évènements de 1814 qui amenèrent la chute de Napoléon et le rétablissement de Louis XVIII avec une joie toute royaliste. Son journal sur cette période a été dévoilé au public en 1907. Morte centenaire, elle repose dans le cimetière de Dinan.
François-René de Chateaubriand (1768-1848)
Les sœurs de Chateaubriand dont Marie-Anne résidaient dans le pays de Fougères. A Marigny, le jeune François-René fait quelques séjours dans une campagne qu’il trouvera « charmante » dans ses Mémoires d’outre-tombe. En 1788, il signe un acte de baptême en la paroisse de Saint-Germain-en-Coglès. Le souvenir de Chateaubriand est encore présent en la chapelle de Marigny qu’il a fréquentée. Malheureusement, les mélèzes rapportés d’Amérique qu’il avait plantés dans le parc ont disparu.
François de Pommereul (1745-1823)
Né à Fougères, François de Pommereul est un militaire qui accèdera au grade de général de division. Il sera également préfet. Esprit brillant et bibliophile, il s’intéresse à de nombreux domaines, artistiques, techniques ou historiques. Il publie divers ouvrages et en collectionne des milliers, témoins de sa culture. Propriétaire de Marigny en Saint-Germain-en-Coglès à partir de 1810, il est inhumé dans la chapelle.
Honoré de Balzac (1799-1850)
Reçu à Fougères en 1828 par le baron Gilbert de Pommereul (fils de François) afin de se procurer les informations nécessaires à la rédaction de son roman Les Chouans, Balzac explore la ville et ses alentours. Gilbert le conduit à Marigny dont il est propriétaire. Le site du château inspire alors le romancier pour une scène de son œuvre. Après la publication du roman, la correspondance entre Balzac et son hôte de Saint-Germain-en-Coglès se poursuivra.
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam (1838-1889)
Ecrivain natif de Saint-Brieuc, Villiers est un proche de la famille du Pontavice de Heussey. Initié à la vie littéraire par Hyacinthe, il sera l’ami de Robert. Un matin de novembre 1858, Villiers arrive à Fougères pour rendre visite à son mentor Hyacinthe. Mais ce jour-là, la famille du Pontavice de Heussey étant à Saint-Germain-en-Coglès, le cabriolet amena l’homme de lettres au manoir de La Carrée. Plus tard, Robert sera le premier biographe de Villiers de L’Isle-Adam.
Hyacinthe du Pontavice de Heussey (1814-1876)
Avant d’entrer au Collège de Sorèze, Hyacinthe grandit au manoir de La Carrée. Particulièrement doué en poésie, il publie dès l’âge de 26 ans un premier recueil. Le succès n’est pas immédiat, alors il se remet à étudier. Paris lui ouvre ses portes mais il fuit les mondanités et préfère se consacrer au sort de ses concitoyens. Vivant dans une époque où il est difficile d’appliquer ses idées républicaines, il ira jusqu’à se proposer au combat lors des évènements de 1870. Auteur de plusieurs ouvrages, il meurt à Londres en 1876 et sa dépouille est rapatriée au cimetière familial de Saint-Germain-en-Coglès. A plusieurs reprises, ses textes évoquent la terre de ses ancêtres. Et la presse locale et littéraire le suivra toute sa carrière.
Robert du Pontavice de Heussey (1850-1893)
Inhumé dans le cimetière familial à l’ombre des arbres sous lesquels il jouait pendant son enfance, Robert a publié plusieurs ouvrages et participé à certaines revues littéraires. Dans son premier livre Balzac en Bretagne, il s’intéresse au voyage de Balzac venu à Fougères s’inspirer des lieux pour préparer son roman Les Chouans. Grâce à la correspondance qu’il a étudiée, Robert s’approche du premier chantier de l’auteur de La Comédie humaine.
Olivier du Pontavice de Heussey (1853-1933)
L’homme a consacré toute sa vie à l’élevage de chevaux. Tout d’abord directeur de haras nationaux dont celui du Pin pendant 18 ans, il terminera sa carrière en produisant des pur-sang. Avant et pendant la Première Guerre mondiale, l’avenir du cheval est en grand danger et Olivier n’a de cesse d’alerter l’Etat pour protéger l’élevage français. Plusieurs de ses chroniques sont publiées par Le Figaro (1916-1918). Né à Fougères, Olivier est inhumé parmi les siens dans le cimetière familial des bois de Saint-Germain-en-Coglès.
Marcel dit Jean Guéhenno (1890-1978)
L’écrivain est issu d’un milieu ouvrier de Fougères, sa mère étant native de Saint-Germain-en-Coglès d’un père menuisier. L’enfant Marcel est mis en nourrice par ses parents chez une parente de Saint-Germain-en-Coglès. Il grandira à Monhabeul puis à Peinel. Dans Journal d’un homme de quarante ans (1834) et Changer la vie (1961), Jean Guéhenno se souvient de son enfance heureuse à la campagne chez sa nourrice. En 1973, dans Le Figaro, le « petit roi en sabots » revient une nouvelle fois sur les lieux où il a grandi comme s’il ne pouvait s’en détaché. Il fut élu à l’Académie française en 1962.
Joseph Macé (1863-1932)
Recteur de Saint-Germain-en-Coglès de 1912 jusqu’à sa mort, l’abbé Macé a exploité les archives de son presbytère pour rédiger une « histoire de la paroisse ». Publié en 1926-27, cette monographie baptisée « Quatre Siècles d’Histoire ou St-Germain en Coglais 1550-1900 » retrace la vie du clergé et à travers lui celle des familles.